L’épine-vinette

Epine Vinette

Berberis vulgaris

Famille des Berberidacées.

Description botanique :

C’est un arbrisseau de 1 à 3 m. Il est glabre à rameaux généralement arqués, aux nœuds armés d’épines acérées souvent regroupées par 2-3. Ces épines en position alternes sur les rameaux sont des des feuilles transformées. Elles ont de nombreux aiguillons.

Les feuilles sont caduques, obovales, longues de 2 à 6 cms, entières, pétiolées, bordes de dents spinuleuses. Elles ont des nervures latérales en réseau saillant.

L’inflorescence est une grappe de fleurs penchées qui apparaissent en même temps que les feuilles. Les fleurs sont jaunes qui apparaissent en mai-juin ont 6 sépales et 6 pétales. Elles sont très mellifères.

Les fruits apparaissent en septembre et persistent jusqu’en décembre sous la forme de courtes grappes de baies oblongues d’un beau rouge vif à maturité à un ou deux pépins allongés.

L’écorce de la racine et du bois contient de la berbérine qui est d’un jaune citron magnifique tout à fait surprenant. Elle était utilisée autrefois pour teindre en jaune la laine, du coton et du lin.

Les rameaux et les jeunes feuilles teignent en jaune-orangé. Les feuilles (avec du sulfate de fer) en noir. Le suc des baies donnent un rouge éclatant (avec de l’alun).

L’épine-vinette est l’hôte intermédiaire de la « rouille du blé » (Puccinia graminis), un champignon parasite qui se présente sous forme de pustules jaunes orangées à la face inférieure des feuilles) qui peut causer des dégâts aux céréales. C’est la raison pour laquelle il a été éradiqué près des cultures.

Dans notre région on le trouve essentiellement dans les Hautes-Alpes, et occasionnellement dans les Alpes de Haute-Provence, où il est en forte régression.

Il est absent du Nord et de la Bretagne, de la Corse et rare en Méditerranée.

On le trouve dans les bois frais et les broussailles, sur sols calcaires, coteaux pierreux, pentes sèches buissonneuses, jusqu’à 1900 m d’altitude.

On récolte les fruits à maturité de septembre à octobre, de préférence après les premières gelées. Les feuilles sont récoltées en mai et l’écorce des tiges pour l’herboristerie en automne.

Propriétés :

Toute la plante contient des des alcaloïdes dont la berbérine, de la berbamine et de l’oxyacanthine. Elle est contre-indiquée aux femmes enceintes.

Ses composés sont voisins de l’Hydrastis Canadensis (une renonculacées de la pharmacopée nord-américaine) et comme lui, il est antihémorragique et hypotenseur.

C’est la plante spécifique du foie, de la vésicule biliaire, de la rate et du pancréas. Elle est efficace en cas de constipation d’origine hépatique, insuffisance hépatique, dyspepsie (troubles digestifs fonctionnels), jaunisse et fièvres bilieuses. C’est un bon draineur, un tonique amer qui stimule l’appétit (avant le repas) ou la digestion (après le repas).

Douleurs vésiculaires : 5 g d’écorce de racines pour 1 tasse d’eau. Faire bouillir 5 mn, puis laisser infuser 10 mn – 3 tasses par jour.

Selon Valnet et Bonneval on peut l’employer avec profit dans les cures de désintoxication morphiniques, la berbérine ayant une analogie de structure avec la morphine.

Alfred Vogel les considère comme un tonique des nerfs étonnant. Elles sont recommandées aux hypernerveux, ainsi qu’aux personnes ayant des déficiences en vitamine C (états infectieux, symptômes scorbutiques, insuffisance des glandes surrénales, cancer)

C’est un anti-amibien reconnu. Il est préconisé en cas de fièvres infectieuses et la malaria, c’est un succédané du quinquina.

Enfin, la berbérine est efficace sur le système génito-urinaire : coliques néphrétiques, maladies des voies urinaires.

En usage externe, il est utilisé pour les inflammations oculaires. Des collyres à base d’épine-vinette sont vendus en pharmacie.

L’écorce a des vertus anti-amibiennes, et bactéricides.

Les feuilles sont astringentes et contiennent de l’acide oxaliques, elles sont indiquées en cas de diarrhée, angine et hydropisie (œdèmes). Elles sont préparées généralement en teinture-mère. 20 gouttes, 2 à fois par jour.

Les baies ont aussi des vertus médicinales non négligeables. Leur infusion (30-60 g de baies par litre d’eau sucrées au miel) ou la limonade préparée avec le suc frais exprimé allongé d’eau est rafraîchissante et diurétiques, efficace dans les maladies fébriles et surtout la dysenterie.

Les baies sont riches en vitamine C. On peut les manger crues mais elle sont très acides (acides maliques et citriques). Elles contiennent de la pectine. On les consomme généralement cuites en compotes, confitures, gelées, sirops, liqueurs et dans les sauces piquantes. On peut également les lacto-fermenter ou les conserver dans le vinaigre (avec estragon, petits oignons comme les cornichons ou des câpres).

On peut faire une décoction ou un sirop de fruit pour les affections digestives.

On peut utiliser des recettes de cornouilles ou de cynorrhodons. Elle s’adapteront à merveille à ce petit fruit délicieux.

Elles se sèchent et se congèlent bien.

Bibliographie :

Maurice Reille – Dictionnaire visuel des arbres et arbustes communs – Ed Ulmer

Flore de la France Méditerranéenne et continentale. Ed. Naturalia.

Pierre Lieutaghi – Le livre des arbres, arbustes et arbrisseaux – Ed. Actes Sud.

Dr Jean Valnet – Phytothérapie

François Couplan – Le régal végétal – Ed. Sang de la Terre

MC Paume – Sauvages et Médicinales – Edisud

Patrice de Bonneval – L’herboristerie.

Schauenberg et Ferdinand Guide des plantes médicinales – Ed. Delachaux et Niestlé

Vidal phytothérapie.

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